vendredi 8 avril 2016

Découverte des méthodes alternatives de lutte contre le ver de la grappe

Lundi 4 avril 2016 une trentaine d’apprentis de la filière viticole du CFA Agricole de l’Aude ont cheminé vers le Minervois. Ils se sont rendus dans les vignobles de la Livinière, encadrés par leurs formatrices Isabelle Lagarde et Agnès Français ainsi que le directeur du centre Christophe Picard. Nos futurs vignerons sont venus prêter main forte à la Cave Coopérative Alliance Minervois pour la pose des pièges à phéromones dans les vignes. Une excellente occasion pour eux de découvrir par la pratique les méthodes alternatives de lutte contre les ravageurs de la vigne.

Anticiper pour mieux protéger

Le ver de grappe est un lépidoptère dont les chenilles commettent des dégâts plus ou moins importants sur les ceps de vigne. Qu’il s’agisse de l’Eudemis ou de son cousin le Cochylis, la première génération de larve éclot entre début avril et fin mai. Les chenilles voraces se délectent des boutons floraux et dévore les pièces florales. Même si cela peut conduire à un dessèchement des boutons, les dommages restent négligeables. Il n’en va pas de même pour les ravages occasionnés par les larves de la deuxième génération. Ces dernières s’attaquent aux grains de raisin qu’elles perforent. Il en résulte un écoulement de jus qui favorise la pourriture des grappes.
La confusion sexuelle générée par cette méthode de lutte biotechnique permet d’éviter la prolifération de cet insecte en saturant les environs de phéromones sécrétés par les femelles. Les papillons mâles éprouvent alors beaucoup de difficultés à localiser les femelles et les accouplements deviennent donc très rares.

Les chantiers pédagogiques : échange de bon procédés

Pour que cette méthode alternative soit efficace, il est nécessaire de poser les pièges à phéromones un peu avant la période de vol de la première génération. La surface minimale pour ce procédé de lutte biologique est de 10 hectares. Il est nécessaire aussi de piéger les vignes de façon continue sans en oublier les abords. Ainsi, il faut positionner un piège tous les 5 pieds de vigne. Un vrai travail de titan pour les viticulteurs de la Cave Coopérative Alliance Minervois. En effet, c’est une superficie de plus de 350 ha qui devait être équipée de diffuseurs! Le renfort de nos apprentis a permis aux vignerons de voir le travail vite abattu et en retour nos apprentis ont beaucoup appris. Qu’ils soient issus du Bac Pro CGEA Vigne et Vin ou du BTSA Viticulture et Oenologie, ils ont été ravis de rencontrer les techniciens, les responsables de la cave et les viticulteurs. Une occasion supplémentaire pour eux d’échanger avec des professionnels  sur les questions liées à la sélection et à la vinification des raisins de cette zone.

Encore un grand merci pour l’accueil réalisé par la SCAV Alliance Minervois et un grand bravo aux apprentis pour leur professionnalisme.